La libre-circulation piscicole
La Sèvre Niortaise est classée axe à grands migrateurs pour l’anguille européenne, les aloses, la lamproie marine et la truite de mer. Certains ouvrages de régulation constituent des obstacles aux migrations saisonnières (montaison) mais restent indispensables à la gestion de l’eau.
Une stratégie en faveur des poissons "grands migrateurs" a été élaborée au début des années 2000. Elle a donné lieu à la mise en œuvre d'un plan d'actions novateur et ambitieux, échelonné sur plus de 15 ans, ayant mobilisé jusqu'ici plus de 2 M€ tous moyens confondus.
Le Marais poitevin constitue l'interface entre plusieurs bassins versants et l'anse de l'Aiguillon. Cette zone humide est constituée d'innombrables canaux et bras de dérivation, dont le régime des eaux est contrôlé par des ouvrages mobiles. Ce maillage hydraulique offre un réservoir d'habitats riche et diversifié, en revanche il contraint la circulation des grands poissons migrateurs tels que l'anguille européenne, la grande alose, les lamproies et les truites de mer.
L’objectif, affiché au sein de plusieurs contrats territoriaux depuis 2000, est de permettre aux espèces cibles de rejoindre leurs zones potentielles de reproduction situées en amont du marais, avec le maximum d'efficience (technique, financière) et d’efficacité (biologique).
Dès le début des années 2000, il a été décidé d'élaborer un schéma de migration par axe hydraulique, la priorité étant donnée aux cours d'eau principaux.
Ce schéma comprend différents leviers d'actions (effacements, manœuvres, aménagements piscicoles) et des priorités d'intervention. Il fixe un objectif de réalisation ambitieux, conforme aux arrêtés de classement des cours d'eau. A ce jour, 5 passes à poissons toutes espèces et 23 passes à anguilles ont été réalisées, 4 ouvrages ont été effacés et 10 autres font l'objet de protocoles de manœuvres en période de migration. L'IIBSN et le PNR du Marais poitevin y consacrent d'importants moyens financiers et humains.
Cette opération est le fruit d'une collaboration entre l'IIBSN (propriétaire et gestionnaire des ouvrages, animateur des contrats territoriaux), le PNR du Marais poitevin (suivi scientifique) et les services de l'OFB (avis sur le schéma de migration et les projets).
Les résultats obtenus jusqu'ici sont très satisfaisants : évolution des effectifs de poissons en forte hausse (aloses et lamproies notamment), atteinte des objectifs (programme ambitieux en voie d'être achevé), intérêt du public et des usagers.