Tête de Bassin Versant

Le SDAGE Loire Bretagne définit les têtes de bassins versant comme « les bassins versants des cours d'eau dont le rang de Strahler est inférieur ou égal à 2 et dont la pente est supérieure à 1 %. Ce critère de pente peut être adapté localement pour les cours d'eau à faible puissance spécifique et présentant un risque de non atteinte des objectifs environnementaux.

Les têtes de bassin versant s'imposent aujourd'hui comme un compartiment fondamental du continuum hydrologique amont-aval. Leurs fonctionnalités et leur importante couverture spatiale à l'échelle des grands bassins versants contribuent fortement à la qualité des milieux aquatiques et rivulaires ainsi qu'aux équilibres écologiques.

Les trois principales fonctions des Têtes de bassin versant sont les suivantes : 

• Les fonctions hydrauliques et hydrologiques, assurées par les zones humides en tête de bassin versant ; 
• Les fonctions trophiques et biologiques, puisque les têtes de bassin versant représentent une mosaïque de milieux variés tels que les forêts, les marais, les prairies agricoles, les bocages… Il est naturel que ces espaces à multiples facettes concentrent une biodiversité importante ;
• Les fonctions physico-chimiques, de nombreuses études montrant que des éléments naturels contribuent à absorber une grande quantité de nutriments et de gaz à effet de serre.

Les TdBV sont des espaces très sensibles aux perturbations. Les principales perturbations sont d’origines anthropiques et se classent en différentes catégories :

• les perturbations liées à la dégradation et la destruction des zones humides, milieux caractéristiques des têtes de bassin versant ;
• les perturbations liées à la sylviculture peuvent avoir des conséquences néfastes pour les têtes de bassin versant. En effet, l’implantation d’essences inadaptés mais aussi le drainage fragilise le bon état de ces territoires ;
• les perturbations liées aux pratiques agricoles. L’intensification des pratiques agricoles et le remembrement des années 1960-1970 a provoqué la diminution des haies bocagères, l’augmentation des grandes parcelles et du drainage. Le piétinement des animaux dans les petits cours d’eau des têtes de bassin versant est un autre facteur dégradant les têtes de bassin versant ;
• Les perturbations liées à l’urbanisation représentent une autre altération. Les cours d’eau des têtes de bassin versant étant de petites tailles, il s’agit d’un obstacle facilement contournable qui peut donc être déplacé, chenalisé ou enterré ;
• la création de plans d’eau peut aussi avoir un impact sur la fonctionnalité des têtes de bassin versant ;
• l’altération de la continuité écologique engendre des obstacles à l’écoulement des charges solides et liquides du cours d’eau. Ces obstacles à l’écoulement provoquent de nombreuses dégradations physiques et morphologiques d’un cours d’eau.

Au vu des intérêts importants des têtes de bassin versant pour l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau et les menaces qui pèsent sur ces territoires, une étude de délimitation, caractérisation et hiérarchisation des têtes de bassin versant a été lancée en 2020 par l’IIBSN.

La partie délimitation a pour but de localiser les têtes de bassin versant d’un territoire avec la méthode définie par le SDAGE et cité précédemment (à l’aide des rangs 1 et 2 de Strahler).  

Le cours d’eau le plus proche de la source aura le numéro 1, le cours d’eau après la première confluence le numéro 2 et ainsi de suite.

Têtes de bassin versant : délimitations

Tracé des cours d'eau

Cette délimitation est la première étape et permet lancer l’étape de caractérisation de ces têtes de bassin versant.

La caractérisation a comme objectif d’obtenir une « carte d’identité » des têtes de bassin versant délimitées lors de la première étape. Pour cela, différents indicateurs de sensibilité (10) et de caractérisation (15 indicateurs divisés en indicateurs de pression et en indicateurs d’état) ont été sélectionnés par l’IIBSN et M. COUDART. A titre d’exemple, les indicateurs de sensibilité sont présentés ci-dessous avec leur indice de pondération et leurs impact potentiel sur les têtes de bassin versant.

La caractérisation est primordiale dans l’objectif d’avoir un aperçu des différentes têtes de bassin versant du territoire. Elle est aussi impérative pour l’étape de hiérarchisation.

La hiérarchisation consiste à assembler les différents indicateurs à l’aide d’une pondération préalablement définies. Ces assemblages sont appelés « Scénarios ». Lors de cette étude, les scénarios retenus sont Qualité de l’Eau (QE), Qualité des milieux (QM) et Quantité de l’eau (QTE). 

Cette étape de hiérarchisation permet d’attribuer une note de vulnérabilité, issue du croisement entre les indicateurs de sensibilité et les indicateurs de caractérisation. Cette note de vulnérabilité permet de traduire un effort à fournir pour l’atteinte du bon état écologique d’une masse d’eau plus ou moins importante.

Note de vulnérabilité, attribué à l’issue du croisement entre les indicateurs de pression et les indicateurs de sensibilité (COUDART, 2020)

Ces étapes sont en cours de bilan et devront être validées par la CLE du SAGE Vendée. 

Ces étapes sont en cours de bilan et devront être validées par la CLE Sèvre Niortaise et Marais de Poitevin.

En 2021, à la suite de la validation de ces étapes, les étapes de priorisation des têtes de bassins versants et de propositions d’actions devront être réalisées.