Pour lutter contre l’envasement continuel des 3 exutoires du bassin de la Sèvre niortaise, l’IIBSN s’est dotée de moyens matériels spécifiques manœuvrés par ses agents intervenant chaque année selon des modes opératoires distincts.
Le bacage
Pour la Sèvre maritime, à l’aval du barrage des Enfreneaux et sur environ 5 km, la technique dite « du bac à râteau » est utilisée en période de faible écoulement fluvial afin de contenir la remontée du bouchon vaseux estuarien. Il s’agit, à l’aide d’un bateau équipé d’un râteau rectangulaire, de rétablir l’équilibre hydro-sédimentaire à marée descendante (jusant). A titre d’information, ce déséquilibre naturel (dynamique du flot supérieure à celle du jusant) se traduit par un apport de 500 à 850 m³ de vases à chaque marée (soit 400 000 m³ chaque année).
Le dragage
Cette technique est utilisée pour des chantiers mobilisant des volumes sédimentaires importants et sur des voies d’eau larges du DPF.
Depuis 1994, l’IIBSN est propriétaire d’une drague aspiratrice à élinde auto-papillonnante.
Les vases sont désagrégées au moyen d’un “cutter rotatif” fixé à l’extrémité de son élinde (bras situé à l’avant), puis aspirées et refoulées au moyen d’une colonne pour la partie flottante (à l’arrière de la drague) et pour l’autre partie positionnée en berge (tuyaux rigides).
En partie fluviale, des terrains de dépôt sont aménagés pour la décantation des vases sur des parcelles riveraines (zones de dépôts par lagunage).
En partie maritime (dragage canal maritime) et depuis 2019, la vase est rejetée directement dans la Sèvre maritime et selon un protocole encadré par un arrêté préfectoral et une dérogation pour l’année 2022.
Le curage
Les travaux dits « de curage » sont réalisés au moyen de pelleteuses hydrauliques adaptées à la zone humide et au gabarit des voies d’eau (long balancier, faible pression au sol, godet à lame lisse).
L’opération consiste en la reprise d’un matériau vaseux, produit de l’érosion des rives et de la décomposition végétale afin de retrouver le profil naturel de la voie d’eau et de réhabiliter ses berges, et à le déposer sur les parcelles riveraines.
Le curage est réalisé selon le principe du «vieux fonds - vieux bords» (respect du profil ancien de la voie d’eau).
Afin de préserver et de maintenir les fonctions biologiques, de nombreuses dispositions sont mises en oeuvre lors de ces travaux : adaptation des dates d’intervention, préservation des végétaux en pied de berges, reprofilage des fossés latéraux en pente douce…